Approcher les acteurs privés en vue d’obtenir un financement est une méthode commune des entrepreneurs. Assurément, afin de compléter ou de combler le manque parmi les offres des organismes de financement public, les financeurs privés mettent en œuvre divers dispositifs aussi intéressants et avantageux qui répondent aux besoins des chefs d’entreprise.
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Les établissements financiers privés
Les banques commerciales
Accomplissant plusieurs fonctions clés dans l’économie, les banques commerciales sont les principaux partenaires financiers des entrepreneurs. En général, elles s’activent au sein des « Trois vielles » : BNP Paribas, Société Générale et Crédit Lyonnais/Crédit Agricole.
Une des fonctions importantes d’une banque est de transformer les échéances des actifs et des passifs. Les passifs à court terme, qui sont en principe sous forme de dépôts, sont convertis en actifs à long terme. C’est alors qu’elles interviennent dans le financement des entreprises en proposant des :
- prêts bancaires classiques (prêt amortissable, rachat de crédit, réserve de crédit)
- prêts hypothécaires
- crédits adaptés au profil des entreprises (facilité de caisse, escompte, leasing...)
Attention, il ne faut pas penser qu’une banque est un investisseur ou un associé. C’est avant tout une entité commerciale qui cherche également à réaliser des bénéfices en fournissant des prestations. Donc, en examinant une entreprise à travers plusieurs critères (solvabilité, crédibilité...), elle peut ne pas prendre le risque de financer son projet.
Les banques coopératives
Les banques coopératives ou « banques mutualistes » (Caisses d’épargne, Crédit Mutuel, Crédit coopératif, Crédit Agricole, Banques populaires...) sont des sociétés qui appartiennent à leurs actionnaires ou sociétaires. Ces derniers peuvent être des personnes physiques ou morales, des collectivités publiques, des syndicats, des associations, etc.
Au début, l’objectif des banques coopératives était de garantir collectivement les prêts individuels accordés aux actionnaires. Au cours du XIXe siècle, elles ont élargi leurs champs d’action et ont commencé à investir dans des projets locaux ou régionaux par le biais de leurs caisses locales. Entre autres, ils ont facilité l’accès au crédit aux personnes issues de certaines catégories professionnelles qui ont des difficultés à emprunter. Les principaux bénéficiaires ? Les agriculteurs, les artisans et les commerçants.
Les établissements de crédit spécialisés (ECS)
En vigueur depuis le 1er janvier 2014, le statut d’Établissement de crédit spécialisé a remplacé les anciennes « sociétés financières ». Les ECS ne sont pas autorisés à effectuer toutes les opérations de banque. Ils sont soumis à des dispositions législatives et règlementaires propres à eux. Toutefois, les activités les plus courantes qu’ils peuvent exercer sont :
- l’affacturage
- le crédit-bail mobilier et immobilier
- le crédit à la consommation
- le crédit aux entreprises
- les cautions et garanties
- etc.
Les sociétés de financement de l’habitat ainsi que les sociétés de crédit foncier relèvent également du statut d’ECS dès lors qu’elles émettent des obligations sécurisées.
Ainsi, les sociétés de financement de l’habitat peuvent consentir ou financer des prêts à l’habitat, ou encore des prêts garantis par la remise, la cession ou le nantissement de créances.
Les sociétés de crédit foncier, quant à elles, peuvent consentir ou acquérir des prêts garantis, des expositions, de titres et valeurs, et en assurer le financement.
Les compagnies d’assurance-crédit
En France, une entreprise sur quatre disparait à cause des factures impayées ou de la perte d’un ou plusieurs clients. C’est alors que la société d’assurance-crédit se tourne vers toutes les entreprises, quelles que soient leurs tailles (TPE, PME et grands comptes), afin de garantir les impayés des clients. À noter qu’elle ne couvre pas leur retard de paiement. De son côté, l’entreprise peut souscrire par exemple un contrat d’affacturage.
Dans la pratique, trois services sont proposés par les sociétés d’assurance-crédit :
- La prévention du risque client
- L’indemnisation des créances garanties (jusqu’à 90 % du montant HT et jusqu’à 100 % s’il y a récupération du montant de la créance)
- Le recouvrement des créances (engager des démarches amiables auprès des débiteurs)
De ce fait, souscrire une assurance-crédit permet à une entreprise de limiter ses pertes potentielles, de réduire le risque d’un défaut de paiement, d’augmenter le taux de recouvrement, d’obtenir de meilleur financement auprès de sa banque étant donné que son porte-feuille client est sécurisé.
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Les fonds d’investissement
Pouvant faire partie des banques, d’organismes de financement ou appartenir à des personnes individuelles, les fonds d’investissement ou private equity désigne une société qui investit dans des projets d’entreprises spécifiques. Pour ce faire, ils apportent des capitaux propres dans l’entreprise, provenant de l’épargne publique au travers des placements réalisés par ces organismes. Le plus souvent, ils sont spécialisés suivant l’objectif de leur intervention :
- Capital-risque
- Capital développement
- Fonds de LBO ou Leveraged buy-out (capital transmission)
- Capital retournement
En France, il existe près de 300 fonds d’investissement regroupés au sein de l’AFIC (Association française des investisseurs pour la croissance). En moyenne, 5 millions d’euros sont injectés par entreprise. Et le montant de l’investissement est rarement inférieur à 250 000 euros pour une durée de partenariat de 3 à 7 ans.
Les nouveaux acteurs du financement des entreprises
Les entreprises
Depuis la « Loi Macron » du 6 aout 2015, les entreprises ont eu la possibilité d’être créancières ou débitrices les unes des autres. Ainsi, les microentreprises, PME ou ETI (entreprises de taille intermédiaire) peuvent contracter des prêts auprès des sociétés par actions ou SARL dont les comptes font l’objet d’une certification par un commissaire aux comptes. Bien entendu, ce mode de financement appelé « crédit interentreprises » est soumis à des conditions spécifiques : moins de 2 ans, à titre accessoire de l’activité principale, etc.
Les assurances, mutuelles et instituts de prévoyance
Les PME et ETI peuvent également bénéficier d’un financement auprès des assurances, mutuelles et instituts de prévoyance via le fonds de prêts à l’économie (FPE). Et ce depuis la réforme du code des assurances en aout 2013 et le décret du 17 décembre 2014. Ainsi, l’investissement peut être à moyen ou long terme et réaliser sous forme de prêts ou d’obligations.
Les particuliers
Aujourd’hui, les particuliers peuvent aussi contribuer au financement des entreprises via une plateforme sur internet. C’est ce qu’on appelle crowdfunding ou financement participatif. Bien encadré par la règlementation, ce mode de financement prend trois formes afin de répondre aux besoins des entreprises :
- don (crowdgiving)
- prêt (crowdlending)
- investissement en capital (crowdequity)
En 2016, 233,8 millions d’euros ont été collectés via les plateformes de crowdfunding confondues, contre 167 millions d’euros en 2015. Soit, 40 % d’augmentation grâce aux internautes.