Si outre-Atlantique se financer sur les marchés des capitaux est ancré dans les mœurs, en Europe, le développement de cette alternative est bien moindre. Le crédit bancaire reste en tête des modes de financement. Et pourtant, le marché boursier accueille (aussi) les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire) de la zone euro. Découvrons sans plus attendre l’univers de la bourse.
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Le fonctionnement du marché boursier
Par définition, la bourse est un marché où les sociétés cotées rencontrent les investisseurs (professionnels ou particuliers). Autrement dit, il s’agit d’un marché financier qui met directement en relation l’offre et la demande de capital. À la différence du système bancaire, la bourse se présente ainsi comme un système désintermédié.
Néanmoins, les banques peuvent être un intermédiaire essentiel entre les entreprises et les marchés de capitaux. Elles émettent et placent les titres sur le marché à la place des entreprises, tout en assumant une partie du risque de contrepartie.
Ainsi, deux rôles sont joués par la bourse au sein de l’économie :
- La première, c’est de pouvoir optimiser les placements des investisseurs.
- La deuxième, c’est de permettre aux entreprises, à l’État et aux collectivités de se financer par l’émission de différents produits financiers (notamment les actions et les obligations).
Marché boursier : les lieux de négociation
Nous l’avons vu, le marché boursier est donc scindé en deux sous-marchés.
Le marché primaire
Sur le marché primaire sont émis les titres en contrepartie des capitaux. En principe, ce dernier est réservé aux entreprises de grande taille qui ont des volumes cotés importants.
- Si les titres émis (pour la première fois) sont des actions, on parle d’introduction en bourse ou d’augmentation de capital.
- S’il s’agit d’obligations, on parle tout simplement d’émission.
Il faut remarquer que le prix d’émission des titres sera défini selon la demande.
Le marché secondaire
Destiné à l’achat et la revente des titres, le marché secondaire est alors plus actif étant donné que toutes les négociations s’effectuent au comptant, et la note d’information visée par l'AMF (Autorité des marchés financiers) n’est pas exigée.
Par ailleurs, le prix des actions et obligations peuvent varier selon leur prix d’émission. Pour une obligation, si le prix baisse, le taux de rendement est élevé pour l’acheteur, et inversement. L’investisseur, quant à lui, ne trouvera pas de différence qu’il achète son obligation sur le marché primaire ou secondaire.
Les deux grands types de marché
Le marché règlementé
De toute évidence, un marché règlementé présente des obligations en vigueur que l’on ne trouve pas sur un marché non règlementé.
Par exemple :
- Tenir une procédure d’admission
- Mettre à disposition un pourcentage de capital sur le marché (par exemple, diffuser 25 % du capital pour pouvoir émettre des titres sur le marché primaire. Ou, donner son résultat tous les 6 mois une fois que l’entreprise est admise).
- Diffuser des informations, comme un historique des comptes de plus de 3 ans, un chiffre d’affaires trimestriel ou semestriel, etc.
L’Autorité des marchés financiers (AMF)
En France, le fonctionnement du marché règlementé est contrôlé par l’Autorité des marchés financiers. Il s’agit d’un organisme public ayant pour mission de veiller à la protection de l’épargne investie dans les produits financiers, à l’information des investisseurs, et au bon fonctionnement des marchés financiers.
Créée par la loi n° 2003-706 de sécurité financière du 1er aout 2003, l’AMF est actuellement composée de plus de 460 agents. Et elle est toutefois membre de l’Observatoire du financement des entreprises par le marché. Le rôle de cet observatoire mis en place en 2010 est justement de faciliter l’accès des PME et ETI au financement par le marché. La Nyse Euronext est un exemple de ce marché règlementé.
Le marché non règlementé
À la différence des marchés règlementés, les marchés non règlementés sont moins stricts et présentent plus de prise de risque. Parmi ces marchés, on peut citer :
Le marché Alternext
Alternext a été fondé par Euronext en mai 2005 dans le but d’offrir aux PME et aux ETI de la zone euro des conditions d’accès simplifiées à la cotation. Bien qu’il ne soit pas soumis à toutes les règles contraignantes du marché règlementé, le marché Alternext reste soumis à des règles précises, ce qui fait de lui un marché « organisé ».
Il existe trois façons d’être admis à la cotation sur le marché Alternext.
- Une offre au public : correspondant à une introduction en bourse classique, elle consiste à faire un appel public à l’épargne auprès des investisseurs publics et institutionnels. Et même les investisseurs non professionnels peuvent y prendre part.
- Un placement privé : s’agissant d’un placement d’actions, le placement privé nécessite une levée de fonds d’au moins 2,5 millions d’euros sur les deux dernières années, avant la demande d’admission à la cote. En principe, seuls les investisseurs qualifiés et institutionnels sont acceptés.
- Une cotation directe : dans ce dernier cas, une levée de capitaux n’est pas nécessaire étant donné que l’admission se fait à la négociation. De plus, les émetteurs sont déjà admis à la négociation sur un marché éligible.
En résumé, les entreprises qui souhaitent être cotées sur le marché Alternext doivent :
- Placer un minimum de capital flottant (2,5 millions d’euros)
- Avoir un minimum d’ancienneté (2 ans)
- Disposer d’un listing sponsor (intermédiaire financier chargé d’accompagner l’entreprise tout au long du processus de cotation)
Le marché libre
Le marché libre a été fondé en 1996 comme étant un marché non règlementé. C’est la NYSE Euronext qui fixe ses règles de fonctionnement. Ainsi, la mission du marché libre est d’accueillir les entreprises trop petites et trop jeunes afin de les aider à accéder à la cotation en bourse.
Pour cela :
- L’admission doit se faire sous la responsabilité d’un intermédiaire
- Un pourcentage minimal de diffusion des titres dans le public n’est pas imposé. Mais, éventuellement 2 années d’ancienneté pour la présentation des comptes
- Les sociétés du marché libres ne sont pas tenues de publier leurs informations
- Les investisseurs n’ont aucune obligation de déclarer à l’AMF le franchissement de seuil de capital d’une entreprise.
Les Systèmes multilatéraux de négociation (SMN)
Apparus plus récemment, les SMN se présentent comme des marchés plus risqués, mais offrent des prix très compétitifs. L’admission nécessite donc une grande compréhension des activités boursières si l’on souhaite réussir une bonne négociation.
Leurs spécificités ? Les systèmes multilatéraux de négociation présentent de grandes diversités quant aux investisseurs auxquels ils s’adressent ainsi qu’aux valeurs cotées.
Les avantages d’investir sur le marché
- Le marché offre un accès à des liquidités ou au capital afin de permettre aux entreprises d’augmenter leur capital social et de développer leur activité.
- Le marché attire les investisseurs potentiels, qui en retour, bénéficient d’une grande rentabilité financière sur le long terme.
- Les placements en bourse permettent également de faire des économies d’impôts en faveur de l’épargnant. Cas du Plan d’épargne en actions (PEA) en France.
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